26 janvier. Sur le bloc-note de Radio Peyi (cliquer ici), cette autre information : après leur garde-à-vue, deux frères d'une vingtaine d'années comparaissent au tribunal pour rébellion, outrage et violence... lors du défilé carnavalesque marron de dimanche à Rémire-Montjoly. Le pouvoir décrète, la fête est terminée. Après la menace, les amendes, le chien, maintenant l'incarcération, demain l'exécution ?. Ce n'est plus carnaval.
Manque de concertation ... de la préfecture déclare une élue en responsabilité le 29 janvier, sur la même onde (voir et écouter ici). C'est dit, c'est la faute de l'autre. Responsable mais pas coupable, une chanson de carnaval de rue. Ce n'est pas la très grande faute des élu(e)s incapables d'anticiper un avenir pourtant déjà probable, d'organiser la vie en société, animer la cité ... Gaspiller l'argent public des contribuables est déjà si difficile à faire ! Dommage que les billets de ce site, depuis sa création (*), n'aient pas été lus par ces élu(e)s pourtant interpelés. Les deux dangereux "déliquants" de Rémire-Montjoly n'auraient peut-être pas été incarcérés dans les geoles de la République.
(*) Lire par exemple la publication du 24 octobre 2020 ci-dessous (et toutes celles du 2019, 2018...).
LES FRERES ERRENT DANS CAYENNE
Samedi 23 janvier, les réseaux sociaux diffusent toujours beaucoup d'images des Antillais en résistance carnavalesque. A Cayenne, une troupe qui a travaillé sa musique et sa chorégraphie depuis des semaines brave l'interdiction des regroupements de plus de 6 personnes. Ailleurs trois forçats se promènent dans les quartiers avant de retourner en cellule jusqu'à la reprise du travail lundi.
Dimanche 24 janvier. Les carnavaliers sont en banlieue, l'impuissance publique en uniforme, aussi. Sur les réseaux sociaux une video de vingt minutes et en fond sonore l'appel au mégaphone : "... Rentrez chez vous. respectez le couvre-feu... Tous les parents responsables font rentrer leurs enfants à la maison... Première sommation...". Faute de réaction attendue, les touloulous de noir vétus, casqués et cagoulés, derrière leur bouclier défilent avec une chorégraphie guerrière (traditionnelle ?). Une radio-télé locale filme en direct, un agent tout de bleu déguisé aussi. Une élue de l'opposition réclame que les forces de l'ordre respectent la distanciation sociale. Petit discours militant, applaudissements. La négociation pour une heure de plus dans la rue, sans gaz lacrymogène ni chien est tendue. Le maire, issu de la majorité, intervient et fait une leçon aux enfants de la rue sur la situation sanitaire, le "combat pour la vie". Il paraît que c'est carnaval.
ARRETEZ VOS ARRETES !
Jeudi 21 janvier
- Considérant l'incapacité à gérer les frontières poreuses dont la presse se fait l'écho régulièrement
- Considérant que moins de 10 % des cas testés sont positifs et plus de 90 % négatifs
- Considérant que le ras-le-bol de la population majoritaire, docile et prudente est encore maîtrisable
- Considérant l'impuissance à empêcher l'exutoire que constitue le carnaval de rue
Le préfet de Guyane annonce un 6ème arrêté depuis la déclaration d'annulation du carnaval
- Article 1. Les fleuves frontières continueront de couler du sud au nord et les pirogues de les traverser.
- Article 2. La population est punie par un couvre-feu généralisé le dimanche. Ainsi le virus ne circulera plus
- Article 3. Les travailleurs laborieux qui dérogeront à l'ordre public seront systématiquement verbalisés
- Article 4. Les forces de l'ordre qui festoient pendant le couvre-feu sont réquitionnées le dimanche
- Article 5. L'impuissance publique évitera les affrontements avec les récalcitrants jeunes et en nombre
Le présent arrêté est valable ... jusqu'à nouvel ordre !
Davantage de précision, directement dans le Recueil des Actes Administratifs préfectoraux (cliquer sur ce lien).