Dans la Rome antique, selon le calendrier « romain » de l'ère républicaine, mis en œuvre plus de 150 ans avant JC, l'année commençait aux ides (13ème ou 15ème jour du mois) de printemps, le 15 mars, précédée de dix jours de fêtes. Chaque calende, premier jour du mois lunaire, les pontifes déterminaient pour le mois suivant les dates des fêtes mobiles, bien plus nombreuses que nos onze jours fériés annuels. La définition de ce calendrier était importante pour les débiteurs qui devaient payer leurs dettes enregistrées dans les registres de compte appelés « calendaria ». Renvoyer aux calendes grecques se référait à l'absence de calendrier chez les Grecs, c'est-à-dire à plus tard ou jamais d'autant que l'année comptait environ … 300 jours de fêtes ! Compte tenu de la différence entre ce calendrier lunaire et l'année solaire, un mois intercalaire de 27 jours devait être ajouté tous les deux ans, juste avant le début de la nouvelle année. A l'époque, l'école n'était pas obligatoire et les pontifes pas très sérieux. Il s'en est suivi quelques approximations. Si cela avait perduré, KOUMAN serait certainement intervenu auprès des autorités afin de trouver une solution aux difficultés de programmation de la future saison carnavalesque.
C'est Jules César qui a imposé le calendrier « julien » calqué sur le cycle solaire à partir de l'an 45 avant JC. L'année qui commencera dorénavant le 1er janvier, jour de l'élection des consuls de Rome, est divisée en douze mois avec une année bissextile tous les quatre ans. Cette normalisation du temps ne lui réussira pas puisqu'il sera assassiné le 15 mars 44 avant JC, aux ides de printemps, précédemment premier jour de l'an. Le futur calendrier carnavalesque connaîtra d'autres péripéties, les mêmes pontifes réitérant les mêmes erreurs, par exemple l'oubli d'ajout du jour supplémentaire. Les dénominations « julius » en hommage à César ou « augustus », pour les deux mois d'été d'une même durée de 31 jours en hommage à son successeur Auguste, apparaissent. La semaine de sept jours de la coutume juive avec, pour la grande satisfaction de KOUMAN, le dimanche de repos est adoptée au Vème siècle après JC.
En 527 le moine scythe Denys le Petit qui travaillait sur le calcul de la date de Pâques, date importante pour le bouillon d'awara en Guyane, établie au concile de Nicée en l'an 325 : « Pâques est le dimanche qui suit le 14e jour de la Lune qui atteint cet âge au 21 mars ou immédiatement après », fixa l'année 1 à compter du 1er janvier suivant la naissance du Christ, 753 ans après la création de Rome. Cette convention fait l'objet de contestation au motif que le roi Hérode, gouverneur de Judée à la naissance du Christ, serait mort en 750 selon l'historien juif Flavius Joseph du 1er siècle après JC mais aussi selon la Bible qui rapporte la mort de ce roi quelques jours après la naissance du Christ. Qu'il n'existe pas d'année 0 ou que Jésus soit né 4 ou 6 ans plus tôt, n'est pas en soi très important, par contre la date de Pâques est fondamentale pour le futur calendrier carnavalesque guyanais.

Ti'punch et bouillon d'awara, les ... fondamentaux culturels guyanais de Pâques
En 1582, la différence entre la durée de l'année du calendrier julien (en moyenne 365,25 jours) et celle de l'année équinoxiale plus courte dite tropique (période de révolution de la rerre autour du soleil : 365,2421897 jours solaires moyens de 86 400 secondes, arrondi à 365,2422) qui garantit le retour du soleil à l'équinoxe de printemps donc des saisons aux mêmes dates générait un écart de 3 jours sur 400 ans (12 minutes par an). La situation était devenue insupportable du fait des 10 jours qui empêchaient le calcul de la date mobile de Pâques dans le calendrier liturgique. Une nouvelle règle est ajoutée par le pape Grégoire XIII : le jour bissextile est supprimé pour les années séculaires dont le millésime n'est pas divisible par 400 (1700, 1800, 1900, 2100...). Le calendrier français sera définitivement arrêté le 9 septembre 1805 et la fin de la saison carnavalesque de Guyane pourra être bornée par l’arrêté municipal du 22 janvier 1885 dans son article 3 « Le mercredi des cendres, aucune personne masquée, déguisée ou travestie, ne pourra se montrer sur la voie publique après sept heures du soir ».