Certains personnages du carnaval guyanais sont très courants ou se prêtent aux effets de groupe ; d’autres, au contraire ne peuvent être adoptés que par des personnes seules ou des groupes très réduits. Dans la rue, les touloulous traditionnels sont toujours présents.
L'Anglé bannan vêtu d’un haut de forme, d’un pantalon noir, d'une queue de pie ou d’un paletot à la main, moque les premiers émigrés venus de Sainte-Lucie. La veste lui sert à battre les spectateurs qui se moqueraient de lui.
La Balayeuse habillée de la robe traditionnelle bleue et madras balaie les rues de la ville avec son balai coco et chasse l'ancienne année. Dotée d'une poitrine géréreuse et d'un "gogo maté", sa silouette callypige est exagérément soulignée. Son balai de paille de coco a tendance à s'égarer sur les pieds des spectateurs.
Le Bèf vôlô bèf représente le veau gras des textes bibliques. Il porte sur la tête de grandes cornes et poursuit le public cornes en avant. Son comportement imprévisible est inspiré des convois de boeufs menés à l'abattoir municipal. Il est facécieux donc encordé.
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Le Bobi est un « ours avec une trompe », pataud, vêtu de vieux sacs en toile de jute qui danse à la demande du public. Animal imaginaire, il combine le montreur d'ours, probablement amené en Europe depuis l'Inde par les bohémiens au XIème siècle et l'éléphant ou le fourmilier. Il moque l'ordre et symbolise la désobéissance vestimentaire, en opposition aux policiers appelés bobis par les "Anglais" (migrants St Luciens, Guyaniens).
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Le Coupeur de cannes porte un coupe-coupe factice en bois et une canne à sucre fraîchement coupée. La femme est en robe bleue et l'homme en pantalon demi long noué à la ceinture. Sur la tête, un katouri les protège du soleil. Ils défilent au rythme du tambour censé cadencer le travail.
Le Djab dan bwèt est un homme déguisé en vieille sorcière alliée du diable. Il tient une boîte et il faut payer pour voir ce qu'il y a dedans. Payez, n'hésitez pas, le contenu vous fera sourire.
Le Djab rouj est un diable rouge qui défile dans les rues, principalement, le mardi gras. Il tourne en dérision le maître des enfers.
Le Jéfarin est un enfarineur (jet farine), parodie de la fée Mélusine, fée de l'abondance, tout de blanc vêtu, constellé d'étoiles. Pour des raisons de sécurité, les confettis (achetés dans les magasins achalandés pour la saison carnavalesque) dans sa poche ventrale remplacent souvent la farine. Souvent ... ne signifie pas toujours !
La Karolin porte son mari sur le dos de peur qu’on ne le lui prenne, à moins que ce ne soit la faute d'un abus de ti'punch. Le(la) carnavalier(e) défile avec un tronc de femme construit et fixé devant lui (elle) et simule être l'homme porté.
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Lan mô est un revenant tout de blanc vêtu avec une tête de mort qui représente les âmes mortes qui errent. Le skelèt est sa version noire. L'un comme l'autre rappellent que la vie n'est pas éternelle et que les esprits malins ne sont jamais loin.