A propos du carnaval 2022

KOUMAN, 2ème association la plus ancienne du carnaval de rue à Cayenne, non membre du "comité de Cayenne", instance accréditée par les autorités municipales et préfectorales malgré l'irrégularité de la constitution de son bureau dirigeant, n'a pas été retenue dans la "liste de diffusion" des informations relatives au carnaval. De fait, c'est au hasard des informations publiées dans les médias ou sur internet qu'ici est rapporté ce qu'il faut savoir pour assister aux festivités du circuit Mandela / Heder / Palmiste / Lallouette.

Après la suspension du carnaval 2021 et des premiers week-end 2022, le renouvellement du Comité des Festivals et Carnaval de Cayenne (CFCC), on espérait une nouvelle dynamique, une médiatisation réactive, une animation des spectacles de rue, une fête populaire sans "milice sanitaire".
Au lieu de cela, on a pour l'instant la même absence de communication, le même sambodrome carcéral et ses queues aux contrôles, le même désert entre deux groupes, le même ennui du public. Pire, le droit d'accès au circuit des carnavaliers est soumis à autorisation d'un roi non carnavalesque.

Les communes jouent la concurrence avec le denier public en invitant certains groupes de parade qui ont abandonné le masque, le déguisement, le carnaval. 

Est-ce toujours le carnaval de Guyane ?
Qui n'a jamais rêvé de rêves irréalisables ?

14 février : Saint Valentin, on ne se démasque pas ! Les tests covid deviennent payants et les tarifs dissuasifs... sauf si le gouvernement parisien fait preuve de mansuétude. En "métropole", après la levée des jauges et la fin du télétravail obligatoire, à compter du 16 février : réouverture des discothèques, fin des restrictions de consommation debout. Le délai d'injection de la 3ème dose de vaccin est réduit à 4 mois ... Le carnaval continue jusqu'au 2 mars, date de l'incinération du roi fantoche Vaval et date limite d'inscription sur les listes électorales en mairie.

ON NE SE DEMASQUE PAS !
Dans le carnaval de Guyane, les touloulous sont traditionnellement masqué(e)s.
Les carnavaliers "extérieurs" apportent leur singularité en ne portant pas toujours de masque.
Les groupes guyanais sans masque portent une lourde responsabilité pour l'avenir du carnaval.

Si l'heure théorique d'ouverture du sambodrome est 15h, il n'y a jamais de groupe avant 16h...+. Tenez compte des queues aux portiques d'accès. A 17h, vous avez déjà manqué la moitié du spectacle.
 

11 février : une nouvelle prose règlementaire publie un Spécial Carnaval qui édicte :

- pour ce qui concerne les spectateurs "Article 1. Tout regroupement compact de plus de 10 personnes sur la chaussée du parcours des défilés carnavalesques... est interdit". Voltigeurs attention !
- pour les carnavaliers "Article 2. Sur le parcours carnavalesque, partie chaussée, une zone s'étendant sur 50 mètres à l'arrière et 50 mètres à l'avant de chaque groupe carnavalesque est régulé par les forces de sécurité ..."
- et pour tous : "Article 3. La violation des dispositions du présent arrêté est passible, notamment, des sanctions prévues à l'article R.610-5 du code pénal". Les Nég Marrons n'ont qu'à bien se tenir !

Deux autres arrêtés (pages suivantes du précédent) rectificatifs relatifs aux dancings précisent dans leur "Article 1er ... III. la consommation de nourriture et de boisson sous forme de restautration rapide est autorisée".

Dans un quatrième arrêté, l'article 6 rappelle que "toute personne de 11 ans ou plus circulant sur la voie publique ou dans un lieu ouvert au public est tenue de porter un masque de protection..." et dans son article 11 que "le transport de systèmes de sonorisation de musique amplifiée est interdit..." du 12 au 19 février. Sur les ondes, les autorités ont monté le ton.

5 février, un nouvel arrêté publié au Recueil des Actes administratifs confirme l'administration du carnaval de Cayenne. Le sambodrome sous contrôle policier depuis plusieurs années est devenu un espace administré par des textes règlementaires.

Publiée au Recueil des Actes Administratifs de la préfecture, en date du 3 février, l'autorisation d'ouverture des universités carnavalesques les samedi 5 et 12 février de 22h à 6h :

"VU l'inscription au Patrimoine culturel immatériel (de l'Unesco) du carnaval de Guyane avec le Touloulou du bal-paré-masqué
CONSIDERANT l'importance de maintenir vivante la tradition guyanaise du Touloulou du bal paré-masqué ..."
avec présentation du "passe sanitaire à l'entrée" et le port du masque obligatoire "au sein de l'établissemet sauf pendant les activités dansantes sur la piste prévue à cet effet".

Les deux établissements concernés pourront accueillir simultanément 50 % de leur capacité, respectivement 800 personnes pour Le Soleil Levant - Chez Nana  et 1 500 personnes au Dancing Karkour Polina

ATTENTION Mesdames et Messieurs, "la consommation debout (?) est interdite" et vous munir d'un "justificatif sur support papier ou numérique" compte-tenu du nouveau couvre-feu de 21h à 5h.

Rendez-vous le 23 mars pour de nouvelles festivités administratives ?

Samedi 29 janvier, le déroulé des cavalcades dominicales est publié dans la presse numérique et diffusé sur certains réseaux sociaux.

KOUMAN, groupe historique, mais aussi tous les autres groupes informels, sont exclus de la liste des groupes autorisés à défiler sur le sambodrome sécurisé par la milice sanitaire. Dont acte, la dictature n'est pas toujours là où on le croit.

KOUMAN avait commencé la fabrication de ses Gro tèt en août 2021. Aucune communication n'a été opérée par les docteurs du carnaval. L'Amazone dé-chaînée se souvient que les nervis n'étaient pas tous des colons esclavagistes.

Publié à 18h07 le 28 janvier dans le quotidien numérique local : Cayenne cavalcadera dimanche 30 janvier de 15h à 18h. Etrange, le JT de 19h30 parle du carnaval de Trinidad et Tobago mais pas de Guyane.

26 janvier : tandis que le Comité de Cayenne annonce une réunion en préfecture le 27 janvier avec la mairie "suite à la réunion de sécurité", la mairie de St Laurent publie son organisation du carnaval.

Le carnaval s'exporte jusqu'à l'Elysée d'où le représentant local confirme la mise en place du pas-vaccinal intégral en mars alors qu'ailleurs les contraintes se lèvent, il n'y a pas de couvre-feu ... Pour KOUMAN, le carnaval, c'est fête. Pour le roi, c'est faites !

23 janvier : Le Comité du carnaval de Kourou déclare l'annulation de la parade de Kourou. Les associations et le maire réfléchissent à une animation carnavalesque réduite. A Cayenne des carnavaliers marrons cavalcadent dans les quartiers et sur les réseaux sociaux. 

20 janvier : 2ème communiqué du Comité des Festivals et Carnaval de Cayenne annulant les festivités carnavalesques du 23 janvier..

14 janvier : Le Comité "n'endossera aucune responsabilité pour toutes les manifestions qui pourront être organisées" le 16 janvier. "Pour pouvoir mener à bien le protocole établi (*)... vous sera communiquée par la suite la date définitive".

(*) Avec la date, ce serait bien que ce protocole soit publié, à moins que ce soit comme celui/ceux de l'école ?

14 janvier : un nouvel arrêté préfectoral relatif au couvre-feu jusqu'au 24 janvier est publié.

13 janvier : la mairie de Cayenne communique, il n'y aura pas de cluster organisé.

12 janvier : le piége de la clustérisation des universités du samedi soir n'est pas "passé". Polina reporte son éventuelle ouverture, Nana pourrait définitivement "passer" son tour. Dommage certains n'auront pas connu les dancings durant leur séjour sur le territoire. 

10 janvier : dans la presse quotidienne numérique du jour, enfin :

- le sambodrome sécurisé par la Police (30') : départ Mandela, descente Héder, traversée Palmistes, remontée Lalouette
- les conditions d'accès : masque obligatoire (présence d'une milice sanitaire !), pas de nourriture ni boisson à la vente 
- test possible sur l'avenue Mandela : gratuit en Guyane jusqu'au 14 février
- 10 minutes entre chaque groupe tiré au sort : donc ce sera une parade rythmée par la vitesse du groupe le plus lent

L'histoire montre que KOUMAN partait toujours parmi les premiers vers 16h30. A cette heure là très peu de spectateurs et de groupes. Les ordres de passage programmés n'ont jamais été respectés (consultez les archives de l'Amazone dé-chainée des années précédentes). KOUMAN ne cautionne pas cette "organisation" de dernière minute.

Le dancing Chez Nana jette l'éponge. Par communiqué de presse la direction passe son tour. A suivre en fonction de l'évolution sanitaire.

Mèt Danbwa (Maître de la Forêt) et la femme Tatou intronisés le 8 janvier règneront sur le carnaval de Guyane 2022, loin des hommes, de leur folie et de leurs fous du roi. Le spectacle organisé pour le vrai roi qui n'avait jamais assisté à cet amusement "traditionnel" s'est effectué devant un public autorisé, contrôlé, clairsemé et distancié. Un entre-soi carnavalesque.

8 janvier : sur les réseaux sociaux circule le "programme du Comité", un flyer qui recopie les dates publiée sur ce site en janvier 2021 pour inciter à prévoir, anticiper, communiquer. Le premier dimanche après l'Epiphanie a été supprimé, le lieu est "dans les rues de Cayenne" (le bruit des tambours court que ce serait sur les avenues Héder et Lalouette), l'horaire ... (par expérience en théorie 15h, en fait à partir de 16h30 jusqu'à 18h, généralement un peu plus tard). Passe sanitaire aux postes de contrôle. C'est carnaval, mieux vaut en rire.

7 janvier : l'arrêté préfectoral instituant un nouveau couvre-feu à partir de 20h30 mais autorisant de nombreuses exceptions est publié. Attention, les mesures énoncées ne sont valables que jusqu'au 17 janvier (le dernier datait du 3 janvier !). Nous sommes repartis pour une série d'incohérences pas sanitaires qui décribilisent les autorités aveugles. En 2021, malgré les gesticulations, ces mêmes autorités ont fait semblant de ne pas voir. Aucun cluster marron n'a été enregistré. En sera-t-il de même dans les deux clusters délibéremment autorisés du samedi soir ?

- "Considérant la nécessité d'empêcher les soirées festives clandestines, facteur de diffusion du virus via la création de clusters...
- Article 1 : ... les déplacements ... de personnes sont interdits tous les jours de 20h30 à 5h00 (euh ... à ces heures là, c'est la nuit !)
- Article 11 : "le transport de systèmes de sonorisation de musique amplifiée est interdit ..."

6 janvier : le roi Vaval autoproclamé a décidé des modalités du carnaval administratif qui n'a plus rien de populaire (cliquer sur le lien) : couvre-feu à 20h30 mais deux universités du samedi soir autorisées avec une jauge de 1400 personnes et passe sanitaire obligatoire ... en attendant le passe vaccinal. Nom, prénom et date de naissance visibles et contrôlables. Anonymat supprimé.

4 janvier : à 4 jours du démarrage des festivités, un flyer circule par le bouche à oreille. Le lien du flyer renvoie vers la réservation des places. Le 6 janvier, il n'y a déjà plus de places disponibles. Sur le site du Comité de Tourisme, la manifestation est toujours affichée à Rémire-Montjoly. C'est la cacophonie pour ce premier divertissement, la fièvre du samedi soir. Pas très professionnel tout cela, c'est le carnaval.

Conséquence immédiate de la montée de température ? Le "taux d'incidence" covid de la Guyane monte à 814 avec 960 cas positifs (38 % des tests) et 72 hospitalisations. A la même date, il y a un an, le nombre de cas positifs était de 86 (7,5 %) et 21 hospitalisés. Le carnaval avait été annulé.

L'annulation avait été annoncée le 15 décembre 2020 avec les données sanitaires du jour suivantes : 51 cas (7% des tests) et 14 hospitalisations. Le 15 décembre 2021, le carnaval n'est pas encore annulé avec 55 cas (4,6%) et 23 hospitalisations. Autre contexte, le carnaval continue.

30 janvier : réunion du comité théodule (expression créée par le Maître fondateur) qui décide que "sur proposition de madame la sous-préfète, chargée de mission, commissaire à la lutte contre la pauvreté ... Article 1er. La consommation d'alcool et de nourriture sur la voie publique est interdite sur l'ensemble du territoire le 31 décembre 2021 à partir de 22h00, jusqu'au 1er janvier 6h00".

Pas de fête, pas de réveillon pour les migrants, les SDF... squatteurs des rues de Cayenne
sauf si un accueil digne est prévu par le décret 2004-374 du 29 avril 2004
chez "ceux qui sont chargés, chacun en ce qui le concerne de l'exécution du présente arrêté".

Soyons positifs ! 

Malgré "des conditions déjà établies" (itinéraires fermés, pas-sanitaire) le Roi Vaval 2021 a déclaré « Un carnaval mal maîtrisé est un carnaval qui sera transmissible ».

La guerre n'est pas finie ou bien la révolution commence ?

28 décembre : l'URCFCG (Union Régionale des Comités de Festival et Carnaval de Guyane, créée en 2010) publie sur le réseau social monopolistique américain un "Appel à candidatures Election de la Reine du Carnaval" / 8 janvier 2020 / infoline et inscription sur un autre vecteur de communication américain, propriété du précédent (whatsapp 0694 21 64 04).

Si vous n'étiez pas dans le réseau, il vous reste une petite semaine pour candidater en respectant les critères d'originalité, créativité, lien culturel, mobilité, beauté. Cette "opération" est publiée sous le patronnage du Comité du Tourisme de la Guyane et de la CTG.

Ce même jour, la préfecture publie les tarifs des tests covid payants à compter du 1er janvier 2022 mais ne précise pas les modalités de validation de cette manifestion (lieutenusecret ? jauge ? pas sanitaire ? ...) et le 30 janvier reporte la fin de la gratuité pour les tests PCR en Guyane pour 6 semaines supplémentaires. Mieux vaut en rire.

14 décembre, lire l'article de Guyane La 1ère :
- sous la photo de Kouman dans la rue le 14 février
- l'interview d'un groupe de parade qui prépare sa 1ère sortie du 16/1
- l'interview d'un autre groupe "mythique" qui ne défilera pas
- le plan du sambodrome de 1,6 km en 19', du lycée Melkior-Garré au stade de Baduel

"la Préfecture de Guyane indique que le déploiement du carnaval 2022 n’est pas confirmé ...  un protocole sanitaire sera appliqué" mais une video circule sur les réseaux sociaux avec le nouveau Roi Vaval ...

28 novembre : fin du couvre-feu administratif qui aura duré 21 mois en Guyane. Les animations festives marronnes vont réintégrer la cité.

9 Novembre : Mois du rire. Le préfet convoque quelques acteurs choisis du carnaval, professionnels de la nuit et carnavaliers de rue, "afin de partager les réflexions, d’échanger sur les perspectives, les points d’attention et modalités de la tenue ou non de l’édition 2022 du Carnaval de Guyane" et d'ajouter "Nous allons pouvoir commencer à préparer"  selon le média télévisé local. D'aucuns déclarent à la même presse : "... Pas possible d’organiser un carnaval, il aurait fallu plus d’anticipation (?) ... Nous avons travaillé en amont avec la mairie de Cayenne et nous n’improviserons pas (!) ... C’est une organisation, qui doit être prise bien en amont..." résumé en "Les acteurs de cet évènement populaire restent mitigés. Rien de concret n’est sorti de cette rencontre".

L'Amazone dé-chaînée le répète inlassablement depuis la création de ce site. Zéro pointé pour les haineux qui se déchainent en commentaires sur le média américain de communication du gouvernement français. Le carnaval de Guyane est-il vraiment une fête populaire ?