Vous ne pouvez pas aborder le carnaval de Guyane

sans le masque de

TOULOULOU

Touloulous "sales" de rue ou touloulous des bals paré-masqués, le touloulou guyanais est une personne déguisée dans le carnaval. Autrefois habillés de vielles frippes et masqués permettant toutes les fantaisies - touloulous "sales" - les carnavalier(e)s dérogeaient à la bienséance bourgeoise du quotidien. Aujourd'hui le touloulou désigne davantage la belle cavalière parée et masquée des bals du samedi soir.

Touloulou est asexué. Si dans la rue les touloulous "sales" et les touloulous aux déguisements traditionnels (Bobi, Zombi baré yo, Djab rouj, Jé farin ...) ou aux déguisements plus récents (gorilles, clowns...) ne manifestent aucune appartenance sexuelle, sauf à transgresser les codes vestimentaires pour le plaisir de cette transgression (drag-queen...), ce n'est plus vrai dans les bals parés-masqués. Touloulous désignent les cavalières apprêtées et anonymes sous leur déguisement, cavalières qui détiennent le pouvoir de choisir leur cavalier non masqué. Un nouveau terme - tololo - désigne les cavaliers parés, masqués et anonymes des soirées dansantes où le cavalier choisit sa cavalière non masquée.

Touloulou est anonyme et masqué. Le carnaval de rue permet d'exposer son travail (chorégraphie, musique), d'exister dans la ville (groupe de quartier), de fédérer toute la diversité guyanaise. Le masque caractéristique du carnaval de Guyane n'est plus systématique, du fait des groupes "étrangers" mais aussi de certains groupes guyanais sur-médiatisés. Seuls les bals parés-masqués exigent toujours l'anonymat intégral des touloulous qui prennent le pouvoir ! Le maquillage, aussi beau soit-il ne remplace pas le masque.

L'Observatoire Régional du Carnaval de Guyane (ORCG) s'est engagé dans la démarche d'inscription au patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'Unesco du Touloulou. La pétition de soutien à ce personnage emblématique du carnaval guyanais est accessible en cliquant sur ce lien.

Touloulou, des fondamentaux

Premier personnage au pouvoir éphémère, le roi Vaval couronné au début du carnaval est représenté par une figure mythique généralement issue du folklore guyanais. Un artiste guyanais crée chaque année un nouveau monarque qui ouvre les parades des communes. Le mannequin de bois et de paille habillé de chiffons, appelé bwabwa, est brûlé le mercredi des Cendres. Le couronnement et l'incinération encadrent la période festive. 


La Touloulou, personnage déguisé du carnaval, féminisée dans les années cinquante, devenue reine du carnaval, parodie de la femme bourgeoise du XVIIIème et XIXème siècle, est parée masquée et ne laisse voir aucune partie de sa peau. Une "reine des reines est élue" chaque année et accompagne son roi en communes pour la saison carnavalesque.

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Le terme touloulou serait issu de tourlourou, appellation donnée aux fantassins d’infanterie habillés d'un pantalon rouge et aux chansonniers habillés en soldat du début du XXème siècle. Les touloulous des magasines sortent surtout dans les soirées dansantes du samedi soir, appelées universités. Leurs tenues "parées masquées" sont de plus en plus lumineuses mais garantissent toujours l'anonymat. La version masculine est le tololo (créé en 1988 par des amoureux du carnaval pour faire le pendant de "la" touloulou asexuée). Les touloulous de rue qui cavalcadent le dimanche sont moins soyeux allant jusqu'aux parodies vestimentaires des touloulous sales.

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Touloulou, une tradition codifiée

Certains personnages du carnaval guyanais sont très courants ou se prêtent aux effets de groupe ; d’autres, au contraire ne peuvent être adoptés que par des personnes seules ou des groupes très réduits. Dans la rue, les touloulous traditionnels sont toujours présents.


L'Anglé bannan vêtu d’un haut de forme, d’un pantalon noir, d'une queue de pie ou d’un paletot à la main, moque les premiers émigrés venus de Sainte-Lucie. La veste lui sert à battre les spectateurs qui se moqueraient de lui.

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La Balayeuse habillée de la robe traditionnelle bleue et madras balaie les rues de la ville avec son balai coco et chasse l'ancienne année. Dotée d'une poitrine géréreuse et d'un "gogo maté", sa silouette callypige est exagérément soulignée. Son balai de paille de coco a tendance à s'égarer sur les pieds des spectateurs.

Tl balayeuse  Balayeuse rouge

 

Le Bèf vôlô bèf représente le veau gras des textes bibliques. Il porte sur la tête de grandes cornes et poursuit le public cornes en avant. Son comportement imprévisible est inspiré des convois de boeufs menés à l'abattoir municipal. Il est facécieux donc encordé.

Bèf vôlo bèf charmeuse??????  ?Bèf velo bèf en troupeau  Parmac190216 bef jose 4  Bef kar vid


Le Bobi est un « ours avec une trompe », pataud, vêtu de vieux sacs en toile de jute qui danse à la demande du public. Animal imaginaire, il combine le montreur d'ours, probablement amené en Europe depuis l'Inde par les bohémiens au XIème siècle et l'éléphant ou le fourmilier. Il moque l'ordre et symbolise la désobéissance vestimentaire, en opposition aux policiers appelés bobis par les "Anglais" (migrants St Luciens, Guyaniens).

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Le Coupeur de cannes porte un coupe-coupe factice en bois et une canne à sucre fraîchement coupée. La femme est en robe bleue et l'homme en pantalon demi long noué à la ceinture. Sur la tête, un katouri les protège du soleil. Ils défilent au rythme du tambour censé cadencer le travail.

Coupeuse de canne  Coupeurs de canne


Le Djab dan bwèt est un homme déguisé en vieille sorcière alliée du diable. Il tient une boîte et il faut payer pour voir ce qu'il y a dedans. Payez, n'hésitez pas, le contenu vous fera sourire.


Le Djab rouj est un diable rouge qui défile dans les rues, principalement, le mardi gras. Il tourne en dérision le maître des enfers.

Djab rouj  Diable rouge


Le Jéfarin est un enfarineur (jet farine), parodie de la fée Mélusine, fée de l'abondance, tout de blanc vêtu, constellé d'étoiles. Pour des raisons de sécurité, les confettis (achetés dans les magasins achalandés pour la saison carnavalesque) dans sa poche ventrale remplacent souvent la farine. Souvent ... ne signifie pas toujours !

Tl jefarine  Je farin cool JéFarin Déco


La Karolin porte son mari sur le dos de peur qu’on ne le lui prenne, à moins que ce ne soit la faute d'un abus de ti'punch. Le(la) carnavalier(e) défile avec un tronc de femme construit et fixé devant lui (elle) et simule être l'homme porté. 

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Lan mô est un revenant tout de blanc vêtu avec une tête de mort qui représente les âmes mortes qui errent. Le skelèt est sa version noire. L'un comme l'autre rappellent que la vie n'est pas éternelle et que les esprits malins ne sont jamais loin.

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Le Neg' marron, kalimbé rouge à la taille, bandeau rouge dans les cheveux, une graine d'awara orange dans la bouche, le corps enduit d'huile et de charbon de bois, symbolise l'esclave évadé réfugié dans la forêt appelé « marron ». Véritable force de dissuasion les neg' marron canalisent les spectateurs pour libérer la chaussée réservée aux groupes qui défilent.

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Le tirailleur sénégalais, avec son uniforme colonial de soldat, a été ramené des guerres métropolitaines et a séjourné 18 ans en Guyane. Comme la covid en 2021, il fut la cause d'une suspension du carnaval de Guyane en 1947 et 1948, suite à une bagarre le 24 févier 1946 pour avoir enlevé le masque d'une touloulou qui dégénéra en émeute et fit huit morts et plusieurs dizaines de blessés.

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Soussouri est une chauve-souris bicolore, l'Arlequin guyanais, qui attaque le public pour le “piquer”. Ce personnage n'est pas particulièrement sympathique. Vampire et suceur de sang, animal des ténèbres, il symbolise la mort

Vidangeur

Le Vidangeur rappelle le bagnard chargé de vider à la nuit les tinettes de la ville. La fonction de vidangeur a disparu avec la puanteur qui circulait dans la ville alors que se remplissait son réservoir et surtout l'arrêt de la collecte vidée aux abords de la ville.

Zombi baré yo est un mort vivant que l'on trouve près des fromagers. Le « zombi cernez-les » à tête de chat blanc triangulaire, ceinture rouge et équipé d'une corde pour emprisonner le public évoque les esprits malveillants.

Méfiez-vous de lui, il ne va jamais seul ...

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Certains costumes ont été importés par les colons : "l'ours" bobi, le boeuf ou le loup (plus rare aujourd'hui), la mort. D'autres sont plus « caribéo-guyanais » : la chauve-souris, le zombi ou reflètent la société ancienne coloniale (coupeur de canne), esclavagiste (nègre marron) et carcérale (vidangeur).

L'histoire du carnaval reflète celle des hommes et des femmes arrivés ... d'ailleurs.

Chinois

Les costumes traditionnels ont évolué dans le temps.

Tel est le cas du bobi à l'origine tenu en laisse par un dompteur, accompagné d'un joueur de flûte et qui effrayait les enfants en mimant la renaissance du « printemps » qui, aujourd'hui, défile en bande, sans dompteur ni musicien se rapprochant de plus en plus des « touloulous sales ».

A l'image d'autres carnavals, de nouveaux costumes sont apparus comme les grosses têtes (gro tèt).

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Dans le but de faire rire (clown grotesque, homme habillé en femme, masques de célébrités) ou de bousculer le public (drag-queen obscène, masque effrayant de gorille), les cavalcades se colorent.

Les panoplies commerciales concurrencent les vêtements confectionnés ou de fortune et transforment - dénaturent disent certains - le carnaval guyanais qui devient un spectacle de rue hétéroclite, organisé, policé, médiatisé.

Les visages sont de moins en moins masqués notamment dans les fanfares de majorettes ou les groupes "non guyanais".

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Les touloulous de Guyane sont uniques dans l'histographie du carnaval à travers le monde.

Si monde est né il y a 13,8 milliards d'années, le touloulou Sapiens sapiens n'a que 300 000 ans. Si ! Si ! Cliquez ici pour en savoir davantage.

Le touloulou de KOUMAN cavalcade depuis plus de 30 ans. Cliquez ici, vous le retrouverez sous ses multiples facettes associatives.

HOmme ou femME, asexué, la question mérite réflexion et de lire un élément de réponse en cliquant ici.

Date de dernière mise à jour : 31/01/2023